L'an dernier je vous parlais de Hina Matsuri (la fête des filles) qui se déroule au mois de mars.
Au mois de mai, traditionnellement au Japon on fête kodomo no hi ( litt. Fête des enfants). Cette journée du 5 mai est un jour férié. Cette journée, dans tout le Japon, célèbre les enfants et plus particulièrement les garçons.
Cette fête d'origine chinoise, fut introduite au Japon au VIIIème siècle (Epoque Nara). Dans l'ancien temps, ce festival juste avant l'été était consacré aux iris, d'où son autre nom shōbu no sekku (festival des Iris).
Mais elle a pris tout son sens à l'époque de Kamakura (XIIème-XIVème) puis à celle d' Edo (XVIIème-XIXème), où les familles de samouraï donnèrent une plus grande importance à cette journée, où les jeunes garçons se voyaient remettre des armures.(shōbu = iris et son homophone shōbu signifiant valeurs militaires).
En 1948 cette journée est rebaptisée kodomo no hi, fête des enfants. Elle reste néanmoins traditionnellement tournée vers les garçons.
On suspend toujours des feuilles d'Iris et d'armoise aux portes des maisons pour conjurer le mauvais sort.
Les enfants ont même parfois le droit de goûter du saké parfumé à l'Iris en dégustant des pâtisseries traditionnelles comme les Kashiwa moschi, un gâteau de riz fourré à la pâte de haricots rouges(l'an) et plié dans une feuille de chêne (symbole fort car les feuilles de chêne représentent la prospérité car elles ne doivent pas tomber avant les nouveaux bourgeons comme les parents qui ne doivent pas mourir avant la maturité de leurs enfants)
De nos jours les garçons ne reçoivent plus d'armure mais les parents exposent dans le Tokonoma (sorte d'alcôve, d'autel. Lieu très important au Japon, j'y reviendrais dans un autre article), une armure de samouraï de taille réduite.
Autre symbole fort, et si joli, celui de la carpe Koï. Carpes, qui selon la légende chinoise, après avoir remonté le fleuve s'envoleraient vers le ciel pour se transformer en dragons.
Ainsi lors de kodomo no hi, des bannières de carpes, koï nobori, flottent dans le ciel japonais, représentant la force et la persévérance. Traditionnellement, sur la baguette de bambou la première carpe, la plus large et noire représente le père, la deuxième rouge et moins large représente la mère puis une carpe est accrochée pour chaque garçon de la famille. Croissance, force, courage et persévérance des qualités que l'on souhaite particulièrement aux garçons, les filles ayant, je le répète, leur fête le 3 mars.
J'accroche sur mon balcon une koï nobori sur mon balcon, en l'honneur de mes deux garçons, l'un deux d'ailleurs est, coïncidence du calendrier, né un 5 mai, doublement fêté.
Jetez un oeil sur mon balcon parisien... et dans le ciel japonais, vous voyez flotter les carpes.